Gestion de patrimoine, la nécessité de se réinventer pour s’adapter aux nouvelles exigences

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L’accès à de nombreuses informations boursières et avis d’experts, associé aux possibilités de gérer en ligne ses opérations a eu pour conséquence une certaine démocratisation de la gestion patrimoniale. Cette tendance a été renforcée ces dernières années par un marché boursier, certes fluctuant et plus risqué, mais porteur sur la durée de promesses plus alléchantes que les placements traditionnels.

Si certaines banques font le choix de s’ouvrir exclusivement à une clientèle très fortunée essentiellement gérée sous mandat discrétionnaire, d’autres cherchent à séduire une clientèle plus large, au sein de laquelle on retrouve bon nombre de Millennials et la génération Z en quête d’outils technologiques, et porteurs d’attentes environnementales et sociétales différentes de leurs ainés. Si tous les clients souhaitent aujourd’hui accéder à distance à une vision consolidée de leurs avoirs, tous n’aspirent pas à une gestion libre ou conseillée les conduisant à gérer eux-mêmes leur portefeuille sur base des conseils et propositions d’investissements éclairés de leur conseiller. Quoi qu’il en soit, la très grande majorité des banquiers privés doit, aujourd’hui, être en mesure de répondre aux sollicitations d’une clientèle variée et ainsi mettre à leur disposition des outils innovants et adaptés aux différentes approches attendues.

Mieux servir ses clients passe tout d’abord par un processus d’ouverture de comptes rigoureux, rapide et efficace, puis, dans la durée, par un suivi et une mise à jour périodique des informations initialement collectées sans froisser une clientèle pas toujours encline à répondre promptement à ce type de requêtes.

D’un point de vue réglementaire, le banquier privé doit s’assurer d’une bonne connaissance de ses clients, notamment à des fins de lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent (contrôles KYC/AML/Embargo, FATCA/CRS), de choix d’investissements en lien avec les objectifs et valeurs sociétaux et environnementaux que ses clients défendent (label ISR), et de suivi et de contrôles des risques au regard de leur profil de risque. Il a en outre des obligations en matière de transparence des coûts et d’équité des placements (MIF), mais aussi de confidentialité et de sécurité des données collectées, notamment des données personnelles (RGPD).

D’un point de vue métier, son objectif étant de proposer à ses clients des services personnalisés, le banquier privé doit pouvoir compter sur des solutions novatrices lui permettant d’avoir une bonne connectivité, interactivité et réactivité vis-à-vis de ses clients, tout en pouvant s’appuyer sur des données cohérentes et conformes tant pour celles à sa disposition que celles accessibles par ses clients (outils digitaux omni et cross canal, en temps réel, avec disponibilité H24). L’agrégation des données, pour une vision patrimoniale consolidée, est rendue possible par la mise en œuvre d’interfaces standardisées de programmation d’application (Open API), telles que celles mises en œuvre dans le cadre de la directive sur les services de paiement (DSP2). Les allocations d’actifs et les propositions de rééquilibrage algorithmique sont automatisées (Advisory), et des reporting clairs et pédagogiques sont proposés afin de faciliter les prises de décisions des clients sous mandat de gestion conseillée.

La démultiplication des points de contrôles et obligations sous leur responsabilité a conduit, de facto, les banquiers privés à se doter de nouvelles solutions répondant à tous ces impératifs. Les points d’attention majeurs des équipes IT dans cette recherche de solutions adéquates, outre la couverture fonctionnelle requise, portent majoritairement sur l’interopérabilité de ces solutions avec des systèmes tiers (interfaces standardisées, Web services et Open APIs), et l’ouverture de leur base de données à des fins d’exploitation par des outils de Business Intelligence.  Afin de combiner une meilleure rentabilité avec une plus grande efficience des services rendus à leurs clients, les banquiers privés portent également leur attention sur les capacités des solutions à automatiser des processus métiers (STP) tout en limitant les risques opérationnels par la mise en place de contrôles et d’alertes.

L’expertise des spécialistes métiers est ainsi mise à contribution sur les seuls sujets impliquant une intervention humaine a valeur ajoutée.

Il convient toutefois de noter qu’en raison du poids de la réglementation qui pèse sur leurs épaules, notamment celle relative à la protection des investisseurs non professionnels, une approche hautement personnalisée devient de plus en plus une gageure. Il ne faudrait pas qu’une réglementation excessive tue la profession et son libre arbitre. Le diable se cachant souvent dans les détails, ceux-là mêmes qui ne sont pas toujours perceptibles au niveau des seules données statiques enregistrées dans les bases de données, l’expertise du banquier privé reste encore et fort heureusement de mise.  

Chaque époque est marquée par l’apparition de nouveaux produits répondant à des évolutions fiscales, environnementales et sociétales.

L’époque actuelle ne déroge pas à la règle. On a ainsi vu apparaitre ces dernières années de nouveaux produits parmi lesquelles les PER bancaires, les investissements répondant aux normes ESG, ou encore la montée en puissance des actifs numériques parmi lesquels les crypto monnaies. Si certains de ces produits sont très encadrés dès le départ, d’autres, qui s’appuient sur l’évolution des mentalités, reposent sur des critères plus flous ou, tout du moins, insuffisants à date. Les faillites et scandales portés à la connaissance de tous qui éclatent sur certains de ces nouveaux produits viennent souvent ébranler une confiance encore bien ténue.

La presse se fait par ailleurs écho de l’insuffisance des outils et critères ESG pour en mesurer le réel impact, relevant que les indices et méthodes de notation utilisés permettraient à certains mammouths de l’industrie, non hautement vertueux, d’en bénéficier au détriment de plus petites structures, mues quant à elles par un réel souci de changement de paradigme. Si la tendance en termes d’investissement des générations Y et Z est à l’innovation, au concret et à l’alignement de leurs investissements avec leurs valeurs, il n’en demeure pas moins qu’ils sont aussi, comme leurs ainés, dans l’attente de résultats financiers probants dans des délais raisonnables. Or bien peu de ces investissements responsables sont porteurs de résultats à très court terme. S’ils sont des précurseurs en termes d’investissements immatériels novateurs plus risqués, tels que les placements en crypto monnaies. On peut légitiment se poser la question si les faillites qui éclaboussent ce secteur peuvent amorcer la mise en place d’un cadre réglementaire plus abouti. 

Si certaines de ces évolutions, notamment les évolutions réglementaires, sont souvent considérées comme des freins ou tout du moins des lourdeurs au développement des banques, elles peuvent aussi servir de points de différenciation, d’accélérateurs et d’atouts majeurs à la mise en place rapide de nouveaux produits et offres et permettre aux banques d’avoir un meilleur ROI et une approche plus ajustée, plus interactive et réactive.

La mise en place d’outils de Business Intelligence, de plus en plus assistés par des intelligences artificielles, a été amorcée chez bon nombre d’acteurs mais reste encore à ce jour pour beaucoup à l’état embryonnaire du fait notamment de l’ampleur des projets et investissements suscités par cette évolution. Si ces outils sont des facilitateurs du développement il n’en demeure pas moins que le banquier privé doit rester au centre du processus d’accompagnement de ses clients en conservant une approche humanisée chère à la clientèle de la profession.

Article rédigé par

Géraldine CHARDINY

Sales Manager France, ERI

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